Les soldes intermédiaires de gestion

Dernière mise à jour le 9 juin 2023

Les soldes intermédiaires de gestion (SIG) permettent de déterminer la façon dont le résultat est construit à partir du compte de résultat. Les principaux SIG sont la marge commerciale, la valeur ajoutée, l’excédent brut d’exploitation, le résultat courant avant impôt et le résultat de l’exercice. On peut aussi décomposer le résultat en plusieurs “sous-résultats” : le résultat d’exploitation, le résultat exceptionnel et le résultat financier.

Le tableau des soldes intermédiaires de gestion

Le tableau des SIG se présente de la façon suivante :

Vente de marchandises
Coût d’achat des marchandises vendues
= Marge brute
– Consommations en provenance de tiers (compte 60 autre que marchandises, 61 et 62)
= Valeur ajoutée
+ Subventions d’exploitation
– Charges de personnel
– Impôts et taxes
= Excédent brut d’exploitation
+ / – Autres charges et produits d’exploitation
– Dotations aux amortissements et aux provisions
+ Transferts de charges d’exploitation
+ Reprises sur amortissements et provisions d’exploitation
= Résultat d’exploitation
+ Produits financiers
– Charges financières
= Résultat courant avant impôt
+ Produits exceptionnels
– Charges exceptionnelles
– Participation des salariés
– Impôt sur les bénéfices
= Résultat de l’exercice

Analyser les soldes intermédiaires de gestion

Il est utile d’analyser le ou les bons soldes intermédiaires de gestion en fonction de ce que l’entreprise souhaite savoir. Par exemple, le résultat de l’exercice permettra d’avoir une vision d’ensemble. L’EBE permettra quant à lui de connaitre le résultat sans être impacté par la politique de financement, les événements exceptionnels et les choix comptables.

On calcule également les SIG en pourcentage du chiffre d’affaires, ce qui permet de pourvoir établir des comparaisons. Elles sont ainsi réalisées avec les entreprises du même secteur ou avec les années antérieures.

La marge brute, premier des soldes intermédiaires de gestion

Son calcul dépend du secteur d’activité :

  • Entreprises de négoce : ventes de marchandises – coût d’achat des marchandises vendues. On parle de marge commerciale ;
  • Entreprises de production : production vendue +/- production stockée + production immobilisée. On parle de marge de production ;
  • Entreprises de services : prestations de l’exercice – coût de la réalisation de la prestation.

Le coût d’achat des marchandises vendues est égal aux achats de marchandises + (stock initial – stock final). En effet, en comptabilité, il faudra prendre en compte les marchandises achetées et utilisées. Les marchandises qui restent en stock sont comptabilisées dans le bilan, et non dans le compte de résultat. Ce coût d’achat des marchandises vendues inclus aussi les frais accessoires d’achats de marchandises moins les 3R (remises, rabais, ristournes).

La marge brute permet de connaitre le bénéfice tiré de l’activité.

La valeur ajoutée

Son calcul est :  marge commerciale + production de l’exercice – consommations en provenance de tiers.

La valeur ajoutée mesure la richesse créée par l’entreprise. Elle est ensuite répartie entre toutes ses parties prenantes : salariés, actionnaires, banques et état.

L’excédent brut d’exploitation (EBE)

Son calcul est : valeur ajoutée + subventions d’exploitation – charges de personnel – impôts et taxes.

L’excédent brut d’exploitation permet de mesurer le résultat de l’entreprise sans tenir compte de la politique d’investissement de l’entreprise (vu à travers les amortissements et les provisions) ainsi que la politique de financement (vu à travers le résultat financier) et les événements exceptionnels (vus à travers le résultat exceptionnel).

Le résultat d’exploitation

Son calcul est : EBE + autres produits d’exploitation – autres charges d’exploitation – dotations aux amortissements et aux provisions + transferts de charges d’exploitation + reprises sur amortissements et provisions d’exploitation.

Il peut aussi être calculé en faisant la différence entre les produits d’exploitation et les charges d’exploitation.

Le résultat d’exploitation permet de connaitre le résultat de l’entreprise sans prendre en compte le résultat exceptionnel et le résultat financier. En d’autres termes, son calcul permet de connaitre le résultat dégagé uniquement lié à la réalisation de son activité. Les considérations financières (paiement des intérêts en cas de prêt, perte ou gain de change…) et tous les événements exceptionnels sont exclus du résultat.

Le résultat financier

Son calcul est : produits financiers – charges financières.

Le résultat financier est le reflet de la situation financière de l’entreprise et de ses politiques en matière de financement.

Les charges financières sont principalement constituées des intérêts d’emprunt, auprès d’un établissement bancaire et éventuellement auprès des associés – via le compte courant d’associés, des escomptes accordés, des pertes de change et des pertes sur les VMP lors de leur revente.

Les produits financiers sont plus rares que les charges financières. Ils sont principalement constitués de :

  • Produits de participation et d’autres immobilisations financières ;
  • Revenus des créances commerciales (par exemple un client qui paye des pénalités de retard) ;
  • Escomptes obtenus ;
  • Gains de change ;
  • Gains sur les VMP lors de leur revente.

Le résultat courant avant impôt

Son calcul est : résultat d’exploitation + produits financiers – charges financières.

Il permet de mesurer le résultat de l’entreprise issu de son activité mais aussi de sa politique financière.

Le résultat exceptionnel

Son calcul est : produits exceptionnels – charges exceptionnelles.

Le calcul du résultat exceptionnel permet d’exclure tous les événements qui n’ont pas de lien direct avec l’activité. Son analyse peut également être intéressante puisqu’elle peut permettre de détecter une éventuelle politique de désinvestissement (vente d’immobilisations).

Les produits exceptionnels sont principalement les pénalités reçues, les produits de cessions d’éléments d’actifs ainsi que les quote-parts de subventions d’investissement virées au résultat.

Les charges exceptionnelles sont principalement constituées des pénalités, des dons sans lien avec l’exploitation et des rappels d’impôts.

Le résultat de l’exercice, dernier des soldes intermédiaires de gestion

Son calcul est : résultat courant avant impôt + produits exceptionnels – charges exceptionnelles – participation des salariés – impôt sur les sociétés.

Il peut aussi être calculé en faisant la différence entre tous les produits de l’entreprise et toutes ses charges ou en additionnant le résultat d’exploitation, le résultat financier et le résultat exceptionnel.

Il montre la valeur (ou la perte) nette dégagée par l’entreprise sur la période. Le résultat, s’il est positif, est ensuite réparti entre les dividendes aux actionnaires et l’investissement dans l’entreprise (report à nouveau et mise en réserves).

Exemple de SIG

2021% CA2022% CA
Vente de marchandises324 879100%352 678100%
Coût d’achat des marchandises vendues175 45654%198 34556%
Marge brute14942346%154 33344%
– Consommations en provenance de tiers65 39020%61 09817%
Valeur ajoutée84 03326%93 23526%
+ Subventions d’exploitation00%00%
– Charges de personnel46 98714%47 56013%
– Impôts et taxes1 6791%1 8091%
Excédent brut d’exploitation35 36711%43 86612%
+ / – Autres charges et produits d’exploitation340%670%
– Dotations aux amortissements et aux provisions1 7891%1 7891%
+ Transferts de charges d’exploitation00%00%
+ Reprises sur amortissements et provisions d’exploitation00%00%
Résultat d’exploitation33 54410%42 01012%
+ Produits financiers00%00%
– Charges financières3590%3900%
Résultat courant avant impôt33 18510%41 62012%
+ Produits exceptionnels00%00%
– Charges exceptionnelles280%00%
– Participation des salariés00%00%
– Impôt sur les bénéfices4 9782%6 2432%
Résultat de l’exercice28 1799%35 37710%
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