Créer un salon d’esthétique

Dernière mise à jour le 28 septembre 2020

Créer un salon d’esthétique ne s’improvise pas. Il est nécessaire d’avoir un diplôme dans le secteur ou à défaut d’avoir une expérience significative. En plus de cela, il faudra trouver le bon emplacement et le bon local en fonction du concept, de la zone de chalandise et des concurrents déjà présents. La réalisation d’un business plan est déterminante afin d’avoir une ligne directrice et de recourir à un prêt bancaire, ce qui est bien souvent obligatoire compte tenu des investissements nécessaires. Bien entendu, le dirigeant devra avoir les compétences requises et connaître les normes relatives à la gestion du salon.

L’expérience et le diplôme pour créer un salon d’esthétique

Afin de créer un salon d’esthétique, le gérant, son conjoint collaborateur ou un de ses salariés doit avoir les qualifications ou l’expérience nécessaire :

  • Il doit avoir un CAP, un BEP ou un diplôme équivalent ou supérieur dans le domaine esthétique ;
  • Ou il doit avoir une expérience de trois ans dans le secteur.

Le salon d’esthétique exerce une activité artisanale car les prestations proposées sont manuelles. Toutefois, si la société a plus de 10 salariés, l’activité sera considérée comme manuelle. De plus, si le salon est amené à revendre des produits, l’activité sera considérée comme artisanale et commerciale.

Les activités artisanales relèvent de la chambre des métiers. A ce titre, le gérant doit suivre un stage de préparation à l’installation avant de créer son entreprise. A noter que depuis la loi PACTE de 2019, ce stage n’est plus obligatoire pour les artisans. Il reste toutefois conseillé pour les créateurs qui souhaitent en savoir plus sur la création et la gestion d’une entreprise.

Créer un salon d’esthétique en franchisé ou en indépendant

Le créateur d’un salon d’esthétique peut choisir d’être franchisé ou indépendant.

S’il choisi d’être en franchise, il bénéficiera de l’aide et du soutien du franchiseur. Il pourra ainsi conseiller le créateur au lancement de l’activité, l’aider à trouver un bon emplacement et à aménager le local. Il l’aidera aussi dans la gestion au quotidien en lui fournissant une assistance commerciale, technique et logistique.

Autre avantage de taille : le franchisé bénéficiera de la notoriété de la marque. En revanche il devra verser au franchiseur un droit d’entrée et des royalties et aura moins de liberté dans la gestion de son salon qu’un indépendant.

Choisir l’emplacement et le local, une étape cruciale dans la création d’un salon de beauté

Les salons de beauté sont assez localisés et les clients vont souvent dans l’endroit le plus proche de leur domicile ou de leur lieu de travail, pour peu que les prestations et que le prix leur conviennent. Ainsi, avant de se lancer, il faudra s’intéresser à la zone de chalandise, c’est-à-dire la zone d’où la majorité des clients viendront. Il faudra s’assurer qu’elle soit assez peuplée et que les habitants aient l’habitude de fréquenter ce genre d’établissement. Ainsi, en zone rurale peuplée majoritairement de personnes âgées, le salon de fera pas fureur.

Ensuite, il faudra regarder le nombre de concurrents présents dans cette zone. S’ils sont trop nombreux, mieux vaut choisir de s’implanter ailleurs.

Si vous souhaitez vous implanter dans un endroit avec des concurrents déjà implantés, il est préférable de vous différencier en proposant des prestations et/ou des prix différents :

  • Salon généraliste avec épilation, soins et modelages classiques
  • Salon de bronzage
  • Nail bar
  • Soins d’amincissement…

Il faudra ensuite trouver un local suffisamment grand pour accueillir les différents espaces et les cabines de soins. Il devra ensuite être aménagé selon l’ambiance voulue au salon. N’oubliez par que le local doit respecter les normes en matière d’ERP (établissement recevant du public). Il devra ainsi être aux normes de sécurité en matière d’incendie ainsi que pour l’accessibilité aux personnes handicapées.

Rédiger un business plan, un incontournable pour créer un salon d’esthétique

La réalisation du business plan du salon d’esthétique sera essentielle pour avoir une ligne directrice et pour inciter le banquier à accorder un prêt bancaire. En effet, compte tenu des investissements nécessaires, rares sont les salons de beauté qui peuvent s’ouvrir sans recours à un apport extérieur. On estime ainsi que la création nécessite des fonds d’au minimum 50 000€. Sont compris dans ces investissements :

  • Le droit au bail et les premiers loyers d’avance en guise de garantie ;
  • L’aménagement du local ;
  • L’installation des cabines et des machines.

Afin de financer ces investissements, il faudra faire un tour d’horizon des solutions de financement possibles : apport personnel, Love Money, prêt d’honneur, concours à la création d’entreprise, prêt bancaire classique… On estime qu’au moins un tiers du financement total doit venir des fonds propres.

Les besoins et les ressources de financement figureront dans le plan de financement initial, un document essentiel au business plan.

Les autres documents figurant au business plan sont :

  • Le tableau de trésorerie prévisionnel : il fera apparaître mois par mois les encaissements et les décaissements afin de présenter le solde ;
  • Le compte de résultat prévisionnel : il présentera à chaque clôture le résultat de l’entreprise, c’est-à-dire la différence entre les produits et les charges ;
  • Le bilan prévisionnel : il montrera à chaque fin d’année fiscale la situation patrimoniale de l’entreprise avec d’un côté ce qu’elle possède et de l’autre ce qu’elle doit.

En outre, le business plan devra aussi comporter toute une partie rédactionnelle avec la présentation du projet, du concept ainsi que du porteur de projet.

Pour en savoir plus sur le secteur, n’hésitez pas à vous rendre sur le site de l’Union nationale des entreprises de coiffure.

Les démarches de création d’un salon de beauté

La forme juridique

Le créateur d’un salon d’esthétique devra choisir la forme juridique qui lui semble la meilleure compte tenu de ses attentes : auto-entreprise, entreprise individuelleEIRLSARLSAS

En raison des limites de chiffre d’affaires avec l’auto-entreprise (70 000€), mieux vaut ne pas opter pour ce statut, sauf si vous prévoyez de créer un salon de beauté ambulant, sans salarié et à mi-temps ou 80%. L’entreprise individuelle n’est pas non plus adaptée. Le statut ne permet en effet pas de séparer le patrimoine du dirigeant du patrimoine de l’entreprise.

Mieux vaut opter pour une forme où le patrimoine des associés et le patrimoine de la société sont bien distincts. Il s’agit par exemple de l’EURL/SARL et le SASU/SAS. En EURL et en SASU, il n’y a qu’un seul associé. En SARL et SAS, il y en au minimum deux.

La principale différence entre EURL/SARL et SASU/SAS est le statut du dirigeant. En EURL/SARL, s’il est majoritaire, il est travailleur non salarié (TNS). S’il est minoritaire, il est assimilé salarié. En SASU/SAS, il est également assimilé salarié. Le TNS cotise à la sécurité sociale des indépendants (ex RSI). L’assimilé salarié cotise à la sécurité sociale. Même si un rapprochement des deux caisses est prévu, le régime n’est pas encore identique, ainsi que les cotisations et les prestations associées.

Les démarches de création

Afin de créer une société il faudra :

  • Rédiger les statuts ;
  • Publier un avis de constitution dans un journal d’annonces légales ;
  • Choisir un nom de société et éventuellement un logo ;
  • Ouvrir un compte bancaire, déposer le capital et récupérer une attestation de dépôt de capital ;
  • Remplir le registre des bénéficiaires effectifs et, en cas de création d’une SAS/SASU, la liste des souscripteurs d’actions ;
  • Remplir le document M0 ;
  • Rédiger une attestation de filiation et de non condamnation ;
  • Choisir les options en matière de TVA et d’imposition du résultat ;
  • Compléter un état des actes accomplis pour le compte de la société de la formation ;
  • Éventuellement prendre une assurance ;
  • Transmettre tous ces documents au CFE, ainsi qu’une copie de la pièce d’identité du dirigeant et un justificatif de domiciliation pour l’entreprise.

Les compétences du gérant

Le gérant du salon de coiffure doit avoir de nombreuses compétences. Outre ces capacités techniques dans le domaine esthétique, il doit posséder les compétences d’un entrepreneur et d’un gestionnaire. Gérer un salon de coiffure demande en effet de pouvoir :

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