Créances douteuses et irrécouvrables : déprécier un compte client

Dernière mise à jour le 9 avril 2023

Lorsqu’on sait qu’un client risque de ne pas payer l’entreprise, il est nécessaire de déprécier son compte en comptabilité. Pourquoi le déprécier ? Selon quelles règles le déprécier ? Quelle écriture doit être passée en comptabilité pour déprécier un compte client ?

Créances, créances douteuses et créances irrécouvrables, quelles différences ?

Une créance est une somme d’argent qui doit être payée à l’entreprise. Il s’agit le plus souvent d’une créance client c’est-à-dire due par un client de l’entreprise mais l’Etat peut aussi être le débiteur. C’est le cas par exemple en cas de crédit de TVA.

On parle de créances douteuses quand elles ont peu de chances d’être payées. C’est le cas par exemple si le client présente une solvabilité douteuse ou si un litige existe entre le client et le fournisseur.

La créance irrécouvrable est définitivement perdue. C’est le cas par exemple si le client disparaît (que la société ferme par exemple) ou s’il est placé en liquidation judiciaire.

Pourquoi déprécier un compte client ?

Si on sait qu’un client risque de ne pas payer l’entreprise, il faut déprécier son compte en comptabilité, c’est-à-dire faire perdre de la valeur à l’actif.

Cette opération répond au principe comptable de prudence : les comptes doivent refléter au mieux la réalité mais sur des bases d’appréciations prudentes. Ainsi, si un client doit 100€ à l’entreprise mais qu’on sait qu’il est susceptible de ne pas les payer, l’entreprise doit indiquer une valeur à 0 dans les comptes.

Quelles écritures comptables passer ?

Passer une créance en douteuse

Quand une créance devient douteuse, l’écriture suivante doit être passée :

DébitCrédit
416 – Clients douteux ou litigieux 
 411 – Créances clients

Déprécier un compte client

L’écriture de provision pour dépréciation du compte client est la suivante :

DébitCrédit
68174 : dotation aux provisions pour dépréciations des créances 
 491 : provision pour dépréciation des comptes clients

L’écriture de reprise de provision est la suivante :

DébitCrédit
491 : provision pour dépréciation des comptes clients 
 78174 : reprises sur provisions pour dépréciation des créances 

Tous les ans, à chaque clôture des comptes, les créances douteuses doivent faire l’objet d’une évaluation :

  • S’il s’avère que le client a finalement payé la créance au cours de l’année, la provision sera reprise et un produit sera constaté au compte de résultat ;
  • Si le risque de non recouvrement s’aggrave, un complément de provision devra être passé ;
  • Si le risque devient réel, il faut passer la créance en irrécouvrable.

Passer une créance en irrécouvrable

Quand une créance devient irrécouvrable, l’écriture suivante doit être passée :

DébitCrédit
654 – Pertes sur créances irrécouvrables 
4457 – TVA collectée 
 416 – Clients douteux ou litigieux

Comment déprécier un compte client ?

La dépréciation d’un compte client doit être établie selon certaines règles. Ces règles doivent être pérennes et doivent être justifiables : il doit être facile de prouver pourquoi l’entreprise a choisi de déprécier le compte client. Cette obligation répond au principe de permanence des méthodes. Il n’est ainsi pas possible de changer constamment la façon dont les créances douteuses sont évaluées.

La dépréciation peut être due à un retard de paiement trop long du client (par exemple, la créance d’un client en retard de 90 jours sera dépréciée à 25%, celle d’un client en retard de 120 jours sera dépréciée à 50%, celle d’un client en retard de 180 jours sera dépréciée à 75%…).

La provision pour dépréciation peut aussi être passée quand un client est placé en procédure de redressement judiciaire.

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