Les stocks d’une entreprise

Dernière mise à jour le 12 février 2021

Une entreprise a des stocks si elle ne travaille pas en flux-tendu. Ils lui permettent de faire face aux demandes urgentes des clients et de les livrer au plus vite. Si le stock n’est pas suffisant, l’entreprise se trouve en rupture de stock. Il sert donc de précaution et permet également de faire face aux fluctuations de prix. Toutefois, le stockage n’est pas gratuit : coût de manutention, coût de stockage, coût de freinte, coût d’obsolescence sont autant de coûts qui impactent le stock. Pour toutes ces raisons il nécessite d’être géré correctement.

Comment gérer le stock ?

Les types de stock

L’entreprise doit se constituer un stock afin de faire face à la demande. Son stock peut être constitué de :

  • Matières premières et fournitures consommées dans la fabrication du produit ;
  • Produits-finis c’est-à-dire produits définitivement achevés qui seront commercialisés en l’état ;
  • Marchandises, achetées pour être revendues en l’état, sans transformations ;
  • En-cours de production, aussi appelés produits semi-finis, qui entreront dans une nouvelle phase de production ;
  • Emballages qui seront intégrés aux produits-finis ;
  • Produits résiduels, déchets ou rebus. Dans le premier cas, il s’agit de matières premières qui ne se retrouvent pas dans le produit final. Dans le second, il s’agit d’un produit ne passant pas au contrôle qualité car ne satisfaisant pas le cahier des charges.

Les lieux de stockage

Le stock peut se trouver dans différents endroits :

  • Dans le magasin en lui-même ou en réserve quand il s’agit d’un boutique ;
  • Dans un entrepôt dédié pour une usine ;
  • Chez le fournisseur ou le distributeur. On parle alors de stock déporté.

Les règles de stockage

Le stock doit être rangé correctement pour plusieurs raisons :

  • Afin de pouvoir mettre rapidement la main dessus quand on en a besoin. Par exemple, un préparateur de commandes qui cherche un produit doit savoir instantanément où il se trouve afin de ne pas perdre de temps ;
  • Pour des raisons de sécurité, notamment en cas de stockage de produits dangereux. Hormis ce cas de figure, la sécurité des personnes travaillant dans l’entrepôt peut également être impactée si la dimension de l’entrepôt est trop faible par rapport au stock entreposé (risques de chute de charges) ou si les voies de circulation ne sont pas correctement délimitées (collision entre un chariot et un piéton…). Comme pour tous les lieux accueillant des salariés, des règles doivent être respectées en matière de sécurité : présence d’extincteurs, ventilation, réalisation d’exercices de simulation en cas d’incendie…De plus, les techniques de stockage en hauteur permettant de gagner de l’espace doivent être étudiées attentivement ;
  • Afin de s’adapter aux produits : les produits périssables doivent ainsi être rangés selon la méthode du FIFO : First In, First Out, c’est-à-dire que les produits qui sont entrés en premier dans le stock doivent être les premiers à en sortir. A l’inverse, si des produits prennent de la valeur avec le temps, ils doivent être stockés en LIFO : Last In, First Out.

Les méthodes d’approvisionnement

Il existe 4 méthodes d’approvisionnement qui consistent à faire varier la quantité et/ou la date de commande :

  • Méthode de réapprovisionnement : la quantité est fixe et la date est fixe ;
  • Méthode de réapprovisionnement à la commande : la quantité est variable et la date est variable ;
  • Méthode à point de commande : la quantité est fixe et la date est variable ;
  • Méthode de recomplétement périodique : la quantité est variable et la date est fixe.

Le principe de flux tendus ou juste-à-temps

Le principe de flux tendus, ou juste à temps (JAT) consiste à fonctionner avec très peu de stocks : uniquement les encours de fabrication. L’entreprise fabrique donc uniquement la quantité nécessaire pour répondre aux besoins du client. Cela permet de diminuer les temps morts, les coûts de production, les délais et tous les frais liés au stockage.

Les inventaires

Le stock doit faire l’objet d’une gestion : l’entreprise doit réaliser des inventaires physiques en choisissant de mettre en place un système d’inventaire permanent, un inventaire annuel ou des inventaires tournants. Le choix entre ces 3 méthodes dépend de la situation de l’entreprise et est à définir au cas par cas. Parfois, plusieurs méthodes peuvent même se cumuler :

  • L’inventaire annuel consiste à compter toutes les références une fois par an. Sa réalisation est lourde au niveau des démarches et nécessite parfois l’arrêt de l’activité de l’entreprise et le renfort en personnel en embauchant des intérimaires ;
  • L’inventaire tournant consiste à réaliser plusieurs inventaires physiques dans l’année. Les produits ne seront pas tous comptés selon le même rythme. Certaines références seront comptées une seule fois. D’autres seront comptées plus souvent (parfois même 12 fois dans l’année) ;
  • L’inventaire permanent consiste à compter le stock à chaque mouvement, entrées ou sorties.

La réalisation d’un inventaire physique, notamment l’inventaire annuel, doit reposer sur une méthodologie et une procédure que l’entreprise doit suivre.

Le logiciel de gestion du stock

La gestion des stocks requiert un système d’information efficace qui passe par l’acquisition d’un logiciel de gestion pour déterminer le stock disponible.

Les indicateurs de suivi du stock

Grâce à ce logiciel, plusieurs indicateurs peuvent être utilisés pour gérer le stock afin d’éviter une rupture de stock, de vérifier la satisfaction des clients ou de s’assurer du faible coût des stocks :

  • Stock d’alerte : seuil à partir duquel une alerte va être déclenchée pour se réapprovisionner ;
  • Stock de sécurité : stock complémentaire au stock de production permettant de faire face aux incertitudes ;
  • Taux  ou délai de rotation des stocks : consommation / stock ;
  • Couverture des stocks : stock / consommation ;
  • Taux de service : demandes satisfaites / demandes totales ;
  • Taux de rupture : demandes non satisfaites / demandes totales.

=> Pour en savoir plus, consultez notre article sur les méthodes de gestion du stock.

Les coûts de stockage

Il faudra, en plus de ces indicateurs, analyser les coûts de stockage :

  • Coût de possession : frais de manutention, location de l’entrepôt et frais généraux, coûts d’obsolescence (destruction du stock, déstockage à prix réduit), charges de personnel travaillant de façon directe sur le stock (préparateur de commande, logisticien) mais également de façon indirecte (contrôleur de gestion, informaticien, comptable…) vol et casse ;
  • Coût de passation d’une commande : surveiller le niveau de stock, réaliser un bon de commande, recevoir la commande, la vérifier, comparer le bon de commande au bon de livraison, puis à la facture, comptabiliser la facture…;
  • Coût d’acquisition : se doter d’un logiciel de gestion, faire venir les produits jusqu’à l’entrepôt, l’expédier, l’emballer, le déballer…
  • Coût de rupture du stock : commandes de dépannage, baisse de revenues liée à la perte d’un client si un trop grand nombre de commande n’est pas aboutie.

Les écarts d’inventaire

Le rapprochement entre l’inventaire physique et l’inventaire théorique (issu du logiciel), permettra d’identifier les écarts d’inventaire. Il s’agit des différences entre les deux. Si des écarts trop importants existent, il faudra comprendre d’où ils proviennent (vol de produits, nomenclature incorrecte, oubli d’une zone de comptage…).

Tableau de suivi des stocks

Enfin, à partir de ces informations, l’entreprise pourra mettre en place un tableau de suivi des stocks où l’entreprise trouvera les informations dont elle a besoin.

Comment comptabiliser les stocks ?

A la clôture des comptes, on comptabilise le stock final, qui apparaît dans le bilan de l’entreprise et la variation de stock qui apparaît dans le compte de résultat. Ces écritures permettent de prendre en compte dans le résultat les achats consommés pendant l’exercice et non les produits simplement achetés.

=> Pour en savoir plus, consultez cet article sur les écritures comptables de stock.

Les entrées en stock sont évalués :

  • Au coût d’acquisition en additionnant le prix d’achat aux frais accessoires d’achat ;
  • Au coût de production en additionnant le coût d’acquisition des matières et fournitures consommées aux charges directes et indirectes de production.

Afin de déterminer la valeur du stock, on doit multiplier les quantités en stock (d’où l’importance de l’inventaire) par la valeur unitaire des stocks. Il existe plusieurs méthodes pour valoriser ce stock :

  • CUMP : coût unitaire moyen pondéré ;
  • FIFO : first in, first out ;
  • LIFO : last in, last out.

A noter enfin que le stock peut être déprécié. C’est ce qui arrive si sa valeur calculée comptablement ne correspond pas à sa valeur réelle, s’il est obsolète par exemple.

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