Qu’est-ce que la comptabilité analytique ?

Dernière mise à jour le 12 mai 2020

La comptabilité analytique est un mode de traitement des données comptables servant d’outil de pilotage à l’entreprise. Elle permet de mettre en évidence les charges et les produits qui entrent dans la détermination des coûts et des marges qui présentent le plus d’intérêt pour la gestion de l’entreprise. Elle s’oppose donc à la comptabilité générale, qui présente uniquement les charges et le résultat de façon normée.

A quoi sert la comptabilité analytique ?

La comptabilité analytique est essentielle pour gérer une entreprise.

Elle permet de comprendre comment le résultat est composé, non seulement en analysant les produits et les charges dans leur ensemble mais aussi de le décomposer par :

  • branche d’activité ;
  • secteur géographique ;
  • centre de décision ;
  • produit ou service…

Elle permet par exemple de calculer le prix de revient des différents produits et services de l’entreprise à chaque stade de la fabrication. Les contrôleurs de gestion s’appuient sur la comptabilité analytique pour fournir aux gestionnaires des outils leur permettant de piloter l’activité. Ils vont ainsi s’en servir pour réaliser des tableaux de bord.

Comment mettre en place une comptabilité analytique ?

Afin d’avoir une comptabilité analytique, l’entreprise doit mettre en place un système d’information permettant d’entrer les données adéquates et de les ressortir de façon fiable. Quand les écritures sont enregistrées en comptabilité, que ce soit les factures de vente ou d’achat, elles doivent indiquer tout un tas d’informations propres à ce que l’entreprise souhaite connaitre sur ses tableaux de bord.

Il peut s’agir de la région ou du pays concerné, de la branche d’activité, du produit ou du service fabriqué…On dit alors que les opérations sont enregistrées selon leur destination. La comptabilité analytique se base sur des méthodes de calcul afin d’affecter des coûts généraux à certains produits en particulier comme les méthodes suivantes

Les préalables

Afin de bien comprendre les méthodes de calcul expliquées ci-dessous, il est nécessaire de faire un point sur les types de charges.

Charges directes et indirectes

On parle de charges directes pour parler des charges qui entrent directement dans le coût de fabrication d’un produit (par exemple la matière première ou la main d’œuvre directe c’est-à-dire les salariés qui travaillent directement à l’élaboration du produit). Ces informations sont souvent visualisables directement si l’entreprise a établi pour chaque produit une nomenclature et une gamme.

Les charges indirectes sont donc les charges qui entrent indirectement dans la fabrication du produit (par l’exemple l’amortissement de la machine qui sert à fabriquer plusieurs produits ou la main d’œuvre indirecte comme les services supports que sont la comptabilité, l’informatique, les ressources humaines…).

Les charges directes ne posent aucun problème en comptabilité analytique. Ce sont les charges indirectes qui posent problème puisqu’il faut tenter de les répartir.

Charges fixes et variables

Autre distinction à faire : les charges variables et les charges fixes.

Les charges variables sont celles qui varient en fonction du volume d’activité (plus on va fabriquer de produits, plus les charges augmenteront). L’exemple le plus courant de charges variables est la matière première.

Les charges fixes sont celles qui ne varient pas (sauf quand un palier est atteint). Il s’agit par exemple de l’amortissement lié à l’utilisation d’une machine qui se fait en fonction du temps et non de l’utilisation en elle-même.

Méthode des coûts variables

La méthode des coûts variables consiste à ne prendre en compte que les charges variables dans l’analyse de l’activité de l’entreprise. Elle va permettre de calculer le point mort, aussi appelé seuil de rentabilité. Il s’agit du niveau de ventes à partir duquel l’entreprise réalise un bénéfice.

Méthode des coûts complets

Plutôt que de charges directes et indirectes, on parle ici de charges incorporables et de charges non incorporables :

  • Les charges non incorporables sont celles qui n’ont aucun rapport avec l’activité courante de l’entreprise, ainsi que les charges exceptionnelles. Elles sont exclues de l’analyse ;
  • Les charges incorporables sont les autres. Elles comprennent donc des charges directes et des charges indirectes.

Afin de répartir les charges indirectes, la méthode des coûts complets va consister à diviser l’entreprise en centres d’analyse. Ils correspondent à des subdivisions comptables :

  • Centres opérationnels dans lesquels l’activité peut être mesurée par une unité d’œuvre. Ils se décomposent ensuite en :
    • Centres principaux: ils correspondent au cycle « approvisionnement, production, distribution… »
    • Centre auxiliaires: ils travaillent au profit d’autres centres et non directement sur les produits ;
  • Centres de structure se caractérisant par des charges fixes

Des unités d’œuvre vont être déterminés pour chaque centre d’analyse. Ils vont permettre d’imputer les charges.

Méthode des coûts partiels

La méthode des coûts partiels va prendre en compte les charges variables ainsi que :

  • Les charges fixes spécifiques ;
  • Les charges fixes communes.

Elle permet de s’intéresser à la manière dont la marge d’un produit couvre les charges fixes.

Méthode des coûts standards

Ils consistent à déterminer les coûts à l’avance puis à les comparer au réel. Le coût va ainsi être rationalisé, en établissant des normes et des standards.

Assez rigide, la méthode va surtout permettre de mettre en place des mesures correctives en cas de dépassement.

Méthode ABC (activity based costing)

La méthode ABC (Activity Based Costing) consiste à découper l’entreprise en processus puis en activités qui représentent un ensemble de tâches. Pour chaque, un inducteur d’activités et un inducteur de coûts seront déterminé. Ils permettront de répartir le montant total des charges indirectes.

A noter qu’il existe encore d’autres méthodes comme la méthode du direct costing, simple ou évalué ou encore la méthode des coûts cibles.

Quelles sont les différences entre comptabilité analytique et comptabilité générale ?

Comptabilité générale Comptabilité analytique
Enregistrement des charges et des produits Par nature Par destination
Tenue Obligatoire Facultative
Destinataire Externe Interne
Norme Plan comptable Propre à chaque entreprise
Concerne Entreprise dans son ensemble Des activités de l’entreprise
Élaboration A partir des factures A partir des factures ainsi que d’autres documents (par exemple bons de commande)
Utilité Avoir une vue d’ensemble de l’entreprise Analyser la gestion de l’entreprise et ses différentes activités
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