Comment devenir commerçant ? Les formalités pour créer son commerce

L’ouverture d’un commerce n’est pas une chose à prendre à la légère. Elle nécessite la réalisation de formalités administratives et le respect de certaines conditions afin d’avoir le statut de commerçant. Au-delà des démarches, il faut aussi trouver l’emplacement idéal, aménager le local, trouver les fournisseurs et faire venir les clients.

Respecter les conditions pour obtenir le statut de commerçant

Afin d’avoir le statut de commerçant, certaines conditions doivent être respectées :

  • Être majeur ou mineur émancipé ;
  • Ne pas exercer par ailleurs une profession incompatible avec le statut de commerçant c’est-à-dire ne pas être :
    • Expert-comptable ou commissaire aux comptes ;
    • Fonctionnaire (sauf pour le temps partiel et pour une durée maximale de 2 ans) ;
    • Notaire, huissier, avocat, administrateur judiciaire ou mandataire-liquidateur ;
  • Ne pas avoir fait l’objet d’une interdiction d’exercer en raison d’une condamnation fiscale, pénale ou dans le cadre de procédures collectives ;
  • Avoir les diplômes adéquats et/ou l’expérience requise en cas de cumul d’activité commerciale et artisanale.

Opter pour la forme juridique adéquate

Le commerçant peut choisir d’exercer sous forme d’entreprise ou de société. L’entreprise est en quelque sorte le prolongement de l’entrepreneur. Les deux ont la même personnalité aux yeux de la loi : ils ne forment qu’un et leur patrimoine est confondu. La société a en revanche une personnalité morale propre. Elle peut donc si elle le souhaite avoir plusieurs associés.

La forme adéquate dépend en grande partie de la volonté et des ambitions du dirigeant. Souhaite-il prendre un local ? Quel est le chiffre d’affaires espéré ? Les besoins de financement sont-ils importants ?

Procéder aux démarches de création

Si c’est une société qui est choisie (c’est le cas dans la majorité des situations pour un projet de création d’un commerce), il faut :

  • Rédiger des statuts, acte constitutif de la société ;
  • Publier un avis de constitution dans un journal d’annonces légales ;
  • Ouvrir un compte en banque et y déposer le capital dessus ;
  • Compléter le document M0 ;
  • Compléter la liste des souscripteurs d’actions pour une SAS/SASU ;
  • Compléter le registre des bénéficiaires effectifs ;
  • Rédiger un acte de nomination pour désigner le dirigeant sauf si celui-ci est directement nommé dans les statuts ;
  • Rédiger un état des actes accomplis pour le compte de la société en formation si des frais ont été avancés ;
  • Faire une copie de la pièce d’identité du dirigeant ;
  • Avoir un justificatif de domicile pour le siège social ;
  • Rédiger une attestation de filiation et de non-condamnation pour le dirigeant.

Ces documents doivent être déposés au CFE (centre de formalité des entreprises). Il s’agit d’un organisme collecteur et dispatcheur. Il centralise toutes les pièces nécessaires à la constitution d’une société pour ensuite les transmettre aux différents organismes.

S’immatriculer au RCS (registre du commerce et des sociétés)

L’immatriculation au RCS se fait de deux façons différentes :

  • Lors du dépôt du dossier de création au CFE (centre de formalité des entreprises). En tant que guichet unique, il transmettra ensuite les documents directement aux organismes concernés ;
  • En envoyant les documents par courrier au greffe du tribunal de commerce compétent ou en remplissant le dossier en ligne sur le site d’infogreffe.fr.

Choisir l’emplacement

Un des principaux facteurs clés de succès d’un commerce est sa localisation géographique. Il doit se situer dans une zone de chalandise assez large (c’est la zone à partir de laquelle la majorité des clients viendront). L’emplacement doit être dans un endroit avec un passage important et correspondant à la cible de la clientèle.

Par exemple, un magasin de déstockage ou un vide grenier permanent doit se situer en périphérie de ville, non seulement pour bénéficier d’un prix au m2 plus faible, pour permettre aux clients de laisser leur véhicule sur une place de parking attenante mais aussi car le flux de passage y est plus important. A l’inverse, une enseigne haut de gamme choisira plutôt le centre-ville d’une agglomération importante ou une zone duty free dans un aéroport pour attirer une clientèle internationale.

Trouver le local et l’aménager

Il faut ensuite trouver le local. Il doit être suffisamment spacieux pour exposer tous les produits mais également disposer d’une zone de stockage et de cabines d’essayage dans le secteur du prêt-à-porter.

Des travaux peuvent être réalisés avant de l’aménager comme le commerçant l’entend. En fonction de leur ampleur, il faudra peut-être réaliser des déclarations administratives (permis de construire ou déclaration de travaux). Vient ensuite la phase de décoration du local (miroirs, penderies, meubles, présentoirs, luminaires, peintures, plantes…).

Sélectionner les fournisseurs

L’ouverture d’un commerce passe par la recherche et le choix des fournisseurs. Il faut dans un premier temps définir le besoin, tant en termes de quantité que de qualité. Les produits achetés peuvent être des produits finis, qui ne subiront peu voire pas de transformation, ou de la matière première, qu’il faudra ensuite retravailler. Le besoin porte également sur les normes du produit et les délais de livraison.

Seconde étape, la recherche de fournisseurs potentiels à travers plusieurs sources : Internet, foires commerciales, salons professionnels, marketplaces, annuaires spécialisés. Ces fournisseurs seront ensuite contactés, au moyen d’un appel d’offres. Tous recevront la même demande, afin d’être ensuite comparés selon une même grille d’évaluation, la plus objective possible. Une short-list de fournisseurs sera ensuite réalisée avec lesquels il faudra sans doute négocier, avant de procéder à la sélection définitive du fournisseur.

A noter qu’il existe de nombreuses façons de commercer avec les fournisseurs et les relations peuvent prendre la forme de :

  • La commission-affiliation : le commerçant est en charge de vendre les produits mais n’est pas responsable de l’approvisionnement et des stocks ;
  • La distribution (ou concession) exclusive : le commerçant bénéficie de l’exclusivité de vendre les produits de la marque sur un territoire donné ;
  • La distribution sélective : le commerçant bénéficie de l’autorisation de vendre les produits de la marque ;
  • Le courtage : le commerçant est un courtier qui met en relation un acheteur et un vendeur ;
  • La concession : le commerçant est un concessionnaire. Il achète la marchandise auprès du concédant en échange d’une exclusivité territoriale, d’une assistance commerciale, matérielle et technique et du droit d’utiliser les signes distinctifs de la marque ;
  • Le partenariat : c’est un contrat collaboratif et participatif, sans lien de subordination, permettant le développement d’une activité commerciale.

Choisir le bon statut

Il est possible d’ouvrir en tant qu’indépendant, ou en étant intégré à un groupe (franchise, gérance-mandat, location-gérance).

Dans le premier cas, le commerçant aura les coudés franches, il sera libre de gérer son magasin comme il l’entend, sans avoir besoin de rendre des comptes à qui que ce soit. Dans le second, il ne sera pas aussi indépendant mais il pourra compter sur l’appui d’un réseau, et la notoriété d’une marque. Il faut aussi noter que la prise de risque est plus importante en tant qu’indépendant mais qu’en contrepartie, les possibilités de gain sont plus fortes.

Trouver la bonne forme de commerce

Il n’existe pas une forme de commerce mais de multiples. Quand on songe à devenir commerçant, on pense en effet instinctivement à ouvrir un commerce physique ou un commerce en ligne mais il y a des alternatives :

  • Devenir agent commercial ou VDI : ils sont chargés de vendre les produits du fournisseur en échange d’une commission ;
  • Ouvrir un magasin éphémère, afin notamment de tester l’activité ;
  • Vendre dans un corner d’un grand magasin ou d’une grande surface ;
  • Faire de la vente ambulante : sur les foires, les salons, les marchés… ;
  • Faire de la vente par correspondance.

Réaliser une étude de marché et une étude de concurrence

Avant de se lancer, il est nécessaire de réaliser une étude de marché et une étude de concurrence :

  • La première va permettre de connaitre davantage le secteur, la règlementation, les barrières à l’entrée…
  • La seconde va se focaliser sur les concurrents déjà présents, qu’ils soient directs ou indirects, leur nombre et les prestations qu’ils proposent.

Choisir le bon secteur d’activité

Le choix du secteur d’activité doit être effectué en fonction des résultats de l’étude de marché et de l’étude de concurrence, mais aussi des affinités du commerçant. Vous pouvez choisir de vous orienter vers :

  • Des métiers de bouche comme traiteur, boucher-charcutier, boulanger-pâtissier, poissonnier…. Il faudra toutefois pour tous ces métiers obtenir le diplôme et/ou avoir l’expérience nécessaire ;
  • De la revente de produits alimentaires (épicerie classique, épicerie fine, fromager, caviste, grande surface alimentaire…) : dans ce cas, il n’est pas nécessaire d’avoir un diplôme ou une expérience spécifique ;
  • L’ouverture d’un commerce spécialisé : prêt-à-porter, magasin de jouets, de bricolage, librairie, produits cosmétiques… ;
  • L’immobilier en devenant agent immobilier (attention, il est nécessaire d’avoir la carte d’agent immobilier) ;
  • Une agence de voyage : là aussi des conditions de diplôme et/ou d’expérience sont à respecter.

Se faire connaitre

L’emplacement est un élément clé pour faire connaitre son commerce, mais cela ne suffit pas toujours. Pour faire venir les premiers clients, il faut par exemple distribuer des prospectus ou des flyers ou réaliser des campagnes de publicité par voie d’affichage ou dans la presse locale. Toutefois, avant de se lancer dans tous les sens, il est nécessaire de bien cibler sa clientèle afin de savoir comment les toucher. Rien ne sert par exemple de communiquer via les réseaux sociaux pour des personnes qui ne les utilisent pas régulièrement.

Créer un site e-commerce

Plus que jamais, l’ouverture d’un e-commerce conjointe à l’ouverture d’un point de vente physique est nécessaire. Les avantages sont nombreux :

  • Une présence 24h/24 et 7jrs/7 ;
  • Une cible de prospects élargie, permettant de passer d’une dimension locale à nationale voire internationale ;
  • Un cumul des bénéfices du e-commerce et du magasin physique : click-and-collect, e-réservation… ;
  • Un moyen de communiquer facilement les informations administratives : coordonnées de la boutique, horaires d’ouverture… ;
  • Une visibilité sur les moteurs de recherche permettant de renforcer sa présence locale : le site e-commerce apparait alors dans les résultats quand un internaute effectue une recherche en ligne avec la localisation.
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