Ouvrir un bar à jus

Dernière mise à jour le 29 juin 2020

Surfant sur la tendance healthy du moment, de plus en plus de bars à jus s’ouvrent dans l’hexagone. Le concept : proposer toutes sortes de cocktails à base de jus de fruits frais. Qu’ils soient situés dans une grande ville ou un endroit touristique, les clients sont de plus en plus nombreux au rendez-vous. Encore faut-il que tous les facteurs de succès soient au rendez-vous et que toutes les démarches soient correctement menées avant d’ouvrir le bar à jus.

Les facteurs clés de succès d’un bar à jus

Les facteurs clés de succès sont ce qui va permettre au bar à jus de prospérer. Ce sont :

  • Le relationnel : il est essentiel de faire venir les clients puis de les faire revenir. Si l’accueil n’est pas au rendez-vous, il y a fort à parier que personne ne reviendra. Sur place, il faudra proposer un environnement chaleureux ;
  • Proposer des produits sur place ou à emporter afin d’attirer le plus grand nombre ;
  • Cibler la clientèle : il s’agit majoritairement des personnes plutôt jeunes cherchant à manger des produits sains. Dans cet esprit, il peut donc être opportun de proposer des produits bio, éco-responsables et équitables, dans des matières recyclés et recyclables. Pour faire venir les clients, il faudra miser sur les bienfaits des jus : minceur, détox, bonne mine…Pourquoi ne pas mettre en place un partenariat avec les salles de sport ou les salons de bien-être des environs ?
  • Elargir l’offre en proposant des snackings sucrés facilement mangeables : crêpes, gaufres…mais aussi pour rester dans le même créneau « sain » des salades de fruits, des smoothie bowls, des yaourts 0%….La demande est assez saisonnière : on a plus tendance à consommer des jus de fruits en été, quand il fait chaud. Si vous souhaitez travailler toute l’année il faudra proposer d’autres choses en hiver quand il fait froid ;
  • Gérer correctement les stocks : les matières premières sont des denrées périssables. Il sera donc important de les conserver correctement. Il est essentiel d’adopter une méthode de stockage comme celle FIFO : first in, first out. Cela signifie que les produits entrés en premier en stock seront ceux qui sortiront en premier.

Réaliser un business plan et une étude de marché, un préalable pour ouvrir un bar à jus

La zone de chalandise

La première étape est de réaliser une étude de marché afin de savoir où se lancer. Il faudra donc déterminer la zone de chalandise. Elle doit être la plus large possible afin d’attirer un grand nombre de clients. Il est possible, dans les zones touristiques, de choisir un point de vente éphémère, qui n’ouvrira que pendant les vacances d’été. Il devra être dans un endroit avec un passage important, au bord d’une plage fréquentée par exemple ou dans une zone commerçante.

Dans une ville, il devra là aussi être situé vers une zone passante, par exemple concentrant un grand nombre d’entreprises ou de commerces. Les clients potentiels ne seront pas forcement les mêmes en fonction de l’emplacement. Dans le premier cas ce sera des salariés cherchant à se restaurer et l’activité aura en grande partie lieu le midi. Dans le second, l’activité sera plus importante le week-end.

L’étude de concurrence et l’étude de marché

Une fois l’emplacement ciblé, il faudra réaliser une étude de concurrence et une étude de marché afin de s’assurer que le choix est correct.

L’étude de concurrence et l’étude de marché vont reposer sur une analyse quantitative et qualitative et devront indiquer :

  • Le nombre de concurrents présents. Il est important de déterminer les concurrents directs (les autres bars à jus ou à smoothies) et les concurrents indirects (les autres restaurants, bars mais aussi grandes surfaces proposant un coin snacking avec des jus) ;
  • Les produits proposés : le choix, le concept, le prix… ;
  • La satisfaction des clients eu égard aux concurrents déjà présents : les clients ont-ils l’air fidèles ? estiment-ils le rapport qualité/prix correct ? Y a t-il de la place pour un nouvel entrant ?

Le local

Une fois l’emplacement validé, il faudra trouver le local. Si vous choisissez un commerce ambulant, par exemple sur les marchés, il faudra demander une carte de commerce ambulant.

Si vous optez pour un local fixe, il faudra sans doute payer un droit au bail ou un pas de porte. Il s’agit d’une sorte de droit d’entrée. Vous pouvez aussi choisir de reprendre un fonds de commerce d’un bar à jus déjà existant. Les frais à payer seront dans ce cas plus importants puisque le repreneur payera, en plus du droit d’entrée, un ensemble d’éléments incorporels incluant également la clientèle déjà existante.

Des travaux d’aménagement, d’installation et de décoration sont également à prévoir :

  • Création d’un espace restauration et d’un autre pour fabriquer les jus : installation d’un bar, de chaises, de tables ;
  • Achat du matériel et des consommables : mixeur, frigo, congélateur, verres, pailles… ;
  • Décoration : peintures, papier peint, luminaire, enseigne ;
  • Installation du matériel informatique : logiciel de caisse, terminal point de vente, imprimante thermique.

Attention à bien respecter les normes en matière d’ERP (établissement recevant du public). Deux grands volets font partie de ces normes : l’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite et les normes de prévention incendie.

Le business plan

Il fera apparaître les résultats de l’étude de concurrence et de marché. Il comprendra également un descriptif permettant de présenter le bar à jus, son dirigeant et sa stratégie. Une grande partie du business plan permettra de présenter les éléments financiers :

  • Le compte de résultat prévisionnel qui fera apparaître les charges et les produits pour les trois premières années, afin d’avoir une idée du résultat ;
  • Le bilan prévisionnel, là aussi sur 3 ans, permettant de connaître l’actif (c’est-à-dire ce que l’entreprise possède) et le passif (c’est-à-dire ce qu’elle doit) ;
  • Le plan de financement initial faisant apparaître les besoins de financement (immobilisations, stock de départ, BFR initial…) et les ressources (apport personnel, prêt bancaire, subventions et prêts d’honneur…) ;
  • Le tableau de trésorerie prévisionnel indiquant mois par mois pendant la première année les encaissements et les décaissements.

Ouvrir en franchise ou en indépendant

A ce stade du projet, il peut être opportun de réfléchir à l’éventualité d’ouvrir en franchise. Contrairement à d’autres secteurs dans la restauration, comme les fast-foods, où les noms des franchises sont très connus, ça l’est moins dans le cas d’un bar à jus. En effet, un des gros avantages du bar à jus est la notoriété de la marque.

Toutefois, la franchise permet aussi de bénéficier de l’appui d’un réseau, tant lors de la création que dans la vie quotidienne. En contrepartie, le franchisé s’engage à reverser au franchiseur un droit d’entrée et des royalties sur le chiffre d’affaires.

Les formalités de création pour ouvrir un bar à jus

Il faudra ensuite procéder aux formalités juridiques de création. Elles dépendront de la forme choisie. Compte tenu des investissements initiaux demandés et du chiffre d’affaires potentiel, les formes comme l’auto-entreprise et l’entreprise individuelle ne sont pas recommandées.

Mieux vaut se tourner vers une société comme une EURL ou une SASU, en cas d’associé unique, ou une SARL ou SAS s’il y a plusieurs associés.

Les formalités sont les suivantes :

  • Choisir un nom de société, éventuellement un nom commercial et un logo ;
  • Rédiger les statuts. Ils vont définir l’objet social mais aussi les règles de fonctionnement de la société ;
  • Publier un avis de constitution dans un journal d’annonces légales, permettant d’informer les tiers de la création de la société ;
  • Choisir une banque et y déposer les apports en numéraire ;
  • Définir le capital social, composé des apports en nature et en numéraire ;
  • Remplir l’imprimé M0 ;
  • Choisir un dirigeant : gérant pour une SARL/EURL, président pour une SAS/SASU. Il devra fournir une copie de sa pièce d’identité et rédiger une attestation de non condamnation et de filiation. Mieux vaut le nommer dans un acte distinct des statuts. Sinon, ils devront être modifiés en cas de changement de direction ;
  • Choisir les options fiscales : régime de TVA, impôt sur le revenu ou sur les sociétés, régime d’imposition, date de clôture ;
  • Choisir le siège social et fournir un justificatif ;
  • Réaliser un état des actes accomplis pour le compte de la société en formation ;
  • Remplir le formulaire TNS (travailleur non salarié) le cas échéant ;
  • Réaliser une demande d’ACCRE si vous êtes éligible ;
  • Remplir le registre des bénéficiaires effectifs ;
  • Pour les SAS/SASU, compléter la liste des souscripteurs d’actions ;
  • Souscrire une assurance (pour le local, assurance responsabilité civile professionnelle…) ;
  • Déposer le dossier de création au centre de formalité des entreprises.

Les diplômes ou formations pour ouvrir un bar à jus

Il n’y a pas de diplôme obligatoire à obtenir pour ouvrir un bar à jus. Toutefois, il est recommandé d’avoir des notions en gestion. Il est ainsi possible de suivre une formation à la création d’entreprise. A noter que le bar à jus est considéré comme une activité artisanale (quand les jus sont préparés sur place) et comme une activité commerciale. Le stage de préparation à la gestion pour les entreprises artisanales n’est toutefois plus obligatoire mais peut s’avérer utile.

Dans le domaine propre à la restauration, il sera important de s’y connaître un minimum dans la préparation des jus et autres cocktails.

De plus, il est obligatoire de suivre une formation à l’hygiène. D’une durée de 14 heures, réparties sur deux jours, elle permettra de connaître les bases de l’hygiène alimentaire.

Enfin, si vous souhaitez proposer des boissons alcoolisées, il sera obligatoire de suivre une formation pour obtenir une licence.

Les règles à respecter

Certaines obligations devront être respectées pour faire fonctionner le bar à jus :

  • Afficher les prix ;
  • En cas d’embauche de salariés, respecter les obligations d’affichage ;
  • Réaliser une déclaration SACEM annuelle en cas de diffusion de musique ;
  • Respecter les horaires d’ouverture définis par la préfecture ;
  • Demander une autorisation en mairie afin d’exploiter une terrasse ;
  • Faire respecter l’interdiction de fumer ;
  • Réaliser les formalités juridiques, comptables et fiscales en lien avec les options fiscales choisies ;
  • Respecter les obligations sociales en cas d’embauche de salariés.
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