Le plan de financement initial

Dernière mise à jour le 7 septembre 2020

Le plan de financement permet de mesurer la solidité financière d’une entreprise en déterminant la différence entre les besoins de financement de l’entreprise et les ressources de financement. Un écart négatif signifie que l’entreprise a plus de besoins de financement que de ressources. A l’inverse, un écart positif signifie que l’entreprise a plus de ressources que de besoins. Le plan de financement se fait généralement avant la création de l’entreprise afin de pouvoir anticiper les besoins et prévoir les ressources. Le business plan comprend ainsi un plan de financement initial et éventuellement un plan de financement à 3 ans.

Pourquoi réaliser un plan de financement ?

Réaliser un plan de financement initial permet de lister tous les besoins de financement et toutes les ressources de financement. Il permet d’être alerté en cas de besoins de financement supérieurs aux ressources et permet ainsi de mettre en place des actions permettant de combler cet écart (diminuer ou décaler les besoins de financement ou trouver d’autres ressources). Il peut également être utile pour redimensionner le projet.

Quels sont les besoins figurant dans le plan de financement ?

Les besoins de financement sont :

Les frais d’établissement

Les frais d’établissement sont constitués des charges servant à la création de l’entreprise :

  • Les honoraires si l’entreprise a recours à un tiers pour effectuer certaines des formalités de création : expert-comptable, cabinet d’avocats, commissaire aux apports (obligatoire dans certains cas) ;
  • Les droits d’enregistrement : il s’agit des taxes payées lors de la réalisation d’actes qui font l’objet d’un enregistrement au service des impôts des entreprises : achat d’un fonds de commerce, de parts sociales…
  • Les dépenses de publicité de lancement et de prospection ;
  • Les frais liés aux formalités juridiques de création : frais de greffe, frais de publication d’un avis de constitution dans un journal d’annonces légales.

Les immobilisations corporelles

Les immobilisations corporelles sont constituées de :

  • Immeubles, terrains et constructions ;
  • Travaux d’aménagement ;
  • Matériel industriel, machines, outillages ;
  • Mobiliers et fournitures de bureau ;
  • Equipements informatiques : ordinateur, imprimante, serveurs ;
  • Véhicules : véhicules de tourisme, véhicules utilitaires, engins de chantier.

Les immobilisations incorporelles

Les immobilisations incorporelles sont constituées de :

  • Achat d’un fonds de commerce, droit au bail ou pas de porte ;
  • Frais de recherche et développement ;
  • Frais d’achat de brevet ou de licence d’exploitation ;
  • Acquisition de logiciels.

Les immobilisation financières

Les immobilisations financières de départ sont principalement constituées des frais de caution et des dépôts de garantie.

Le stock

Afin de débuter son activité et de se lancer, l’entreprise doit se constituer un stock de départ. Ce stock doit être suffisamment important pour couvrir la demande et éviter à l’entreprise de se retrouver dans une situation de rupture de stock. Il doit toutefois être assez limité pour éviter de se retrouver avec du stock obsolète et de devoir le déprécier.En outre, le stock à un coût : coût de passation de commande, coût de possession…qu’il convient de limiter au maximum.

La TVA

Toutes les dépenses indiquées ci-dessus sont hors taxes si l’entreprise est soumise à TVA. Il faudra donc prévoir de payer la TVA sur les dépenses (frais d’établissement, immobilisations corporelles, incorporelles et stock). Ces montants devront être indiqués dans le tableau de financement initial.

Bonne nouvelle : si vous avez dépensé une grosse somme en TVA déductible sur immobilisations lors du lancement et des premiers mois d’activité mais que vos ventes tardent à venir, vous pouvez vous faire rembourser votre crédit de TVA par l’état.

La trésorerie initiale et le BFR

Il faudra prévoir de financer la trésorerie initiale et le besoin en fonds de roulement positif lié au décalage entre l’achat d’un bien et le décaissement ainsi que la vente d’un bien et l’encaissement. En effet, en BtoC (business to consumers), c’est à dire vente aux clients, l’entreprise se fait généralement payer comptant. En BtoB (business to business), c’est à dire vente aux professionnels, il y a très souvent, voire toujours, un décalage entre la vente d’un bien et son paiement. Mais c’est la même chose côté achat : l’acheteur ne règle pas son fournisseur tout de suite au moment de l’achat mais il le fait souvent avec plusieurs dizaines de jours de décalage.

Quelles sont les ressources figurant dans le plan de financement ? 

Les ressources dans le plan de financement sont :

Les capitaux propres

Les capitaux propres sont constitués des apports des associés dans la société. Si vous avez besoin d’un prêt bancaire, il est d’important d’avoir des capitaux propres importants. En effet, ils vont non seulement montrer que votre projet est solide mais aussi que vous y croyez. Par conséquent, les banquiers seront sans doute plus enclin à vous prêtez de l’argent. De plus, les fonds propres vont agir en effet de levier. A chaque euro supplémentaire de fonds propres, c’est deux ou trois euros qui seront prêtés par la banquier.

Les apports en numéraire

Les apports en numéraire sont l’argent apporté par les associés. Les associés, ou actionnaires pour les SA, sont les apporteurs de capitaux. Il s’agit donc en premier lieu du ou des créateurs. Il peuvent puiser dans leurs économies pour réaliser leur apport. La création d’entreprise est d’ailleurs un motif de déblocage anticipé du PEE (plan d’épargne entreprise).

Il est aussi possible de demander des prêts d’honneurs qui seront directement adressés au créateur d’entreprise. Il s’agit d’un prêt, souvent à taux zéro. Pour en bénéficier, il faut déposer un dossier auprès d’un organisme qui en propose. L’octroi du prêt d’honneur se fera sur dépôt d’un dossier et présentation devant un jury.

Pour augmenter les apports, il est aussi possible de faire appel à ses proches. Ils pourront investir dans la société et même bénéficier d’une réduction d’impôt pour souscription au capital des PME dans certains cas. C’est ce qu’on appelle la Love Money.

Il est aussi possible de faire appel aux proches de ses proches grâce au crowdfunding. En français, on parle de financement participatif. Aussi bien les proches que de parfaits inconnus vont donner de l’argent pour financer la création d’entreprise. Pour cela, il est nécessaire d’avoir un projet qui tienne la route. Le créateur pourra donner des contreparties en échange des dons. Il existe aussi des principes identiques pour le prêt (crowdlending) et pour l’investissement (crowdequity).

Enfin, des business angels et des sociétés de capital-risque peuvent investir dans la société. Toutefois, ces investisseurs cherchent avant tout des projets innovants à fort rendement. Ainsi, l’investissement d’un business angels tourne autour de 100 000€ et celui d’une société de capital-risque à 1 000 000€.

Les apports en nature

Les apports en nature sont les biens matériels et immatériels apportés à la société : matériel, logiciel, fonds de commerce…les apports sont librement évalués par les associés mais peuvent devoir faire l’objet d’une évaluation par un commissaire aux apports si :

  • Un des apports est supérieur à 30 000€ ;
  • La valeur totale des apports dépasse la moitié du capital social.

Dans une SA, ces conditions ne s’appliquent pas et les apports en nature doivent systématiquement être évalués par un commissaire aux apports.

Le compte courant d’associés

Le compte courant d’associés est une sorte de compte bancaire où les associés peuvent mettre de l’argent. Contrairement au capital, les sommes sur le compte courant ne sont pas bloquées et peuvent être remboursées si la société a la trésorerie suffisante. Elle peut même les rembourser avec un intérêt s’il correspond aux taux pratiqués sur le marché.

Les aides et les subventions d’entreprise

Les créateurs peuvent participer à des concours à la création d’entreprise. Dans ce cas, ils peuvent se voir octroyer des subventions, des prêts ou des aides qui viendront augmenter les ressources de financement. Attention toutefois, certaines subventions ne doivent pas figurer dans le plan de financement initial puisqu’elles sont reçues bien après la création. C’est notamment le cas des subventions dont le paiement est subordonné à la réalisation de certains engagements. Quelques organismes qui organisent ce type de concours : Agropole, Talents des cités, Concours des talents de la BGE

Le prêt bancaire

Le prêt bancaire est un prêt octroyé par la banque sur présentation d’un business plan. Il ne peut être accordé que si le projet est viable. Pour cela, le banquier va baser sa décision sur plusieurs critères comme :

  • Le ratio entre le montant de prêt demandé et les apports personnels ;
  • La capacité à rembourser les échéances matérialisée par la CAF (capacité d’auto-financement) ;
  • Les compétences du porteur de projet et de l’équipe.

Il est possible de compléter le prêt par une garantie bancaire, octroyée par la banque elle même ou par un organisme tiers.

Le BFR

Le besoin en fonds de roulement négatif est lié au décalage entre l’achat d’un bien et le décaissement ainsi que la vente d’un bien et l’encaissement. Toutefois, lors de la création de l’entreprise, le BFR est plus souvent positif que négatif. En effet, les premières dépenses d’investissement et pour se constituer un stock initial interviennent bien avant les premières ventes.

Exemple de plan de financement initial

Voici un exemple de plan de financement initial :

Besoins   Ressources  
Frais d’établissement 1 000€ Capital  5 000€
Immobilisations 10 000€ Compte courant d’associés  5 000€
Stock  5 000€  Subventions  2 500€
TVA  1 500€  Prêts  10 000€
BFR  1 000€ BFR 0€
TOTAL    TOTAL  

Quelques conseils pour réaliser un plan de financement initial

Le plan de financement initial est un document crucial du business plan. Aussi, il est nécessaire de bien le construire. Pour cela il faut :

  • Etre réaliste dans les prévisions d’investissements et de ressources : ne pas sous-estimer le premier et ne pas surestimer le second ;
  • Dans le cas d’un recours au prêt bancaire, il faut respecter un certain ratio entre fonds propres et emprunt bancaire. On estime généralement que les fonds propres doivent représenter au moins un tiers du prêt ;
  • Le plan de financement doit être équilibré ;
  • Dans la mesure du possible, bien se renseigner sur les investissements et établir des devis si possible.
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