Ouvrir une crèche

Dernière mise à jour le 7 septembre 2020

Dans certaines zones géographiques, l’offre en crèches et en autres moyens de garde est saturée. A l’inverse, dans d’autres zones, comme dans les grandes villes, c’est le contraire : les parents ont des difficultés à trouver un moyen de garde. C’est pourquoi, ouvrir une crèche peut avoir un sens. Mais il faudra respecter un certain nombre de règles en matière d’aménagement des locaux et de diplôme des salariés. Il faudra aussi réaliser des dossiers pour demander des aides à la création ainsi qu’un business plan en cas de recours à un prêt bancaire.

Analyser le projet avant d’ouvrir une crèche

Avant toutes choses, il est nécessaire d’analyser le projet d’ouverture de crèche. Il faut s’intéresser au nombre de naissances dans la ville d’implantation, à la concurrence, aux conditions d’emploi des parents…

De plus, ce n’est pas parce que l’offre en termes de garde d’enfants n’est pas satisfaite que la crèche fonctionnera correctement sur le plan financer. En effet, les frais de fonctionnement d’une crèche, compte tenu du nombre de salariés qu’elle requiert, sont assez élevés. Pour les crèches publiques, une partie des frais de fonctionnement est prise en charge par la mairie. Mais dans les crèches privées, les charges élevées devront être répercutées sur le tarif. C’est pourquoi, c’est généralement l’entreprise des salariés qui se substitue à la part payée par la mairie. Encore faut-il les convaincre de mettre à la disposition des salariés des places en crèche. Pour cela, il faudra leur expliquer que grâce au crédit d’impôt famille, le coût réel de la crèche n’est plus que de 17% du coût total (crédit d’impôt + frais déductible du résultat fiscal). Le montant payé par les familles dépendra de leurs ressources. Pour en savoir plus, consultez notre article sur le financement d’une place en crèche par l’entreprise.

Plusieurs types de crèches existent :

  • Micro-crèche, dont la capacité d’accueil est limitée à 10 places ;
  • Crèche parentale, gérée par une association de parents ;
  • Jardin d’enfants, pour l’accueil d’enfants de plus de 2 ans ;
  • Crèche familiale, encadrée par des assistantes maternelles ;
  • Crèche collective ;
  • Halte-garderie pour l’accueil occasionnel ;
  • Jardin d’éveil.

Connaitre les règles spécifiques à l’activité

L’activité d’une crèche, garder des enfants de moins de 6 ans, est assez sensible. C’est pourquoi de nombreuses règles doivent être respectées avant de se lancer puis dans la gestion :

  • Le local doit être suffisamment spacieux pour accueillir les berceaux et les enfants. Des espaces doivent être clairement délimités : repas, toilettes, sommeil, éveil… ;
  • Des normes de sécurité et d’hygiène doivent être respectées ;
  • En fonction de la capacité d’accueil de la crèche, il faudra nommer un directeur (qui peut être différent du représentant légal de la société). Celui-ci devra, toujours compte tenu du nombre d’enfants que la crèche peut accueillir, être titulaire d’un diplôme spécifique (diplôme d’Etat de puériculture ou diplôme d’Etat d’éducateur de jeunes enfants avec une expérience professionnelle de 3 ans, diplôme d’Etat de docteur en médecine). La micro-crèche ne nécessite en revanche pas de diplôme particulier puisqu’il n’est pas nécessaire de nommer un directeur ;
  • Recruter du personnel ayant un diplôme dans la petite enfance et éventuellement de l’expérience(puéricultrices, éducateurs de jeunes enfants, infirmiers, titulaires du CAP « Petite Enfance »…) et n’ayant pas fait l’objet d’une condamnation ;
  • Obtenir une autorisation d’ouverture du conseil général à la suite de la visite de l’établissement par la PMI.

Renseignez-vous auprès du département d’implantation car les normes peuvent varier localement et ne sont pas les mêmes en fonction de la capacité d’accueil et de l’âge des enfants. Pour en savoir plus sur les conditions d’ouverture, vous pouvez consulter le site de l’AFE.

Choisir d’ouvrir une crèche en franchise

Il est possible de choisir d’ouvrir la crèche en franchise. Dans ce cas, vous bénéficierez de l’appui d’un réseau et de la notoriété d’une marque. En contrepartie, vous devrez payer des droits d’entrée et des royalties sur votre chiffre d’affaires. De plus, il vous sera imposé un montant d’apport personnel minimum (15 000€ minimum).

Les aides, le financement et le business plan

Bonne nouvelle : même si les investissements sont lourds, il est possible d’obtenir des aides pour les financer auprès de divers organismes comme :

  • La CAF, dans le cadre du plan pluriannuel d’investissement pour la création de crèche (PPICC) et du plan de rénovation des EAJE (PRE) ;
  • La Mairie ;
  • Le Conseil général ;
  • Le Conseil régional ;
  • Les fondations et partenaires privés ;
  • Les entreprises…

Le reste sera à la charge du créateur, qu’il pourra financer via un apport personnel et via un prêt bancaire.

Les principaux investissements seront les suivants :

  • Droit au bail pour pouvoir entrer dans le local ;
  • Travaux d’aménagement afin de mettre le local aux normes ;
  • Acquisition du mobilier et des jeux pour enfants ;
  • Acquisition du mobilier pour le personnel.

Le financement et les investissements devront apparaitre dans le business plan, au niveau du plan de financement. Devront également être réalisés d’autres documents financiers :

  • Un tableau de trésorerie ;
  • Un compte de résultat prévisionnel ;
  • Un bilan prévisionnel.

Choisir la forme juridique et réaliser les démarches associées

Il est possible d’ouvrir une crèche sous forme de société ou d’association. La première aura un but lucratif, la seconde non. Compte tenu des investissements à réaliser, les structures comme l’entreprise individuelle ou l’EIRL ne sont pas conseillées.

Les démarches pour ouvrir une société sont :

  • Rédiger des statuts ;
  • Publier un avis de constitution dans un journal d’annonces légales ;
  • Compléter l’imprimé M0 ;
  • Ouvrir un compte bancaire et y déposer le capital en banque ;
  • Réaliser un acte de nomination de la première gérance si le gérant ne figure pas dans les statuts ;
  • Réaliser un état des actes accomplis pour le compte de la société en formation le cas échéant ;
  • Effectuer une demande d’ACCRE si le chef d’entreprise peut en bénéficier ;
  • Réaliser une attestation de filiation et une attestation de non condamnation pour le chef d’entreprise ;
  • Transmettre tous les documents au CFE (Centre de Formalité des Entreprises).
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