L’EBITDA : définition, calcul, intérêt

Dernière mise à jour le 22 avril 2023

L’Ebitda est un indicateur de performance clé pour de nombreuses entreprises. C’est d’ailleurs bien souvent le premier qui est regardé et étudié, bien avant le résultat net de l’entreprise. Il s’agit d’un indicateur financier, à l’origine américain, dont l’utilisation s’est ensuite répandue dans le monde. Manquant de normalisation, il peut toutefois différer sensiblement entre les pays.

Qu’est ce que l’EBITDA?

L’EBITDA (Earnings Before Interest, Taxes, Depreciation and Amortization) soit en francais revenus avant intérêts, impôts, dépréciation et amortissements est un indicateur économique et financier de l’entreprise. Il permet de déterminer le résultat généré par l’entreprise lié purement à l’activité. Il ne tient donc pas compte des différences de traitement comptable, des événements exceptionnels et des impacts de la politique financière. L’EBITDA correspond, à quelques nuances, à notre EBE français (Excédent Brut d’Exploitation).

Comment calculer l’EBITDA ?

Il existe deux façons de le calculer :

A partir du chiffre d’affaires :

Chiffre d’affaires
– Achats consommés
– Consommations en provenance de l’extérieur
+ Subventions d’exploitation
– Salaires et charges sociales
– Impôts (autre qu’impôt sur le bénéfice) et taxes
A partir du résultat :

Résultat d’exploitation
+ résultat financier (produits financiers – charges financières)
+ résultat exceptionnel (produits exceptionnels – charges exceptionnelles)
+ dotation aux amortissements, aux provisions et aux dépréciations
– reprise de provision sur amortissements, provisions et dépréciations

Comment l’analyser ?

C’est un indicateur des revenus générés par l’activité de l’entreprise qui ne prend pas en compte les différences de traitement comptable, l’impôt et la participation des salariés ainsi que les résultats financiers et exceptionnels. Son calcul permet ainsi de pouvoir effectuer des comparaisons sur plusieurs années et entre différentes entreprises.

En effet, les différents éléments exclus de l’analyse peuvent conduire à fausser l’analyse d’une société :

  • Le résultat exceptionnel peut dépendre de nombreux événements externes à la vie courante de l’entreprise (restructuration, incendie, catastrophe naturelle…) mais peut aussi être le signe d’un désinvestissement de l’entreprise (par exemple en cas de cessions d’immobilisations) ;
  • Le résultat financier va prendre en compte les éléments directement liés à la politique financière de l’entreprise (intérêts en cas de recours à l’emprunt bancaire, perte ou gain en matière de taux de change en cas de relations commerciales dans des devises étrangères…) ;
  • Les amortissements, provisions et dépréciations sont des écritures comptables reflétant des pertes prévisibles.

Calculer l’EBITDA est une première étape dans l’analyse financière d’une entreprise. C’est ainsi un indicateur fréquemment utilisé par les investisseurs. Les banquiers l’utilisent notamment pour décider de l’octroi d’un prêt et du montant du découvert autorisé. C’est un des premiers soldes intermédiaires de gestion après la valeur ajoutée et la marge commerciale. Il permet de calculer la richesse créée par l’entreprise en prenant en compte les charges de personnel ainsi que les impôts et les taxes.

Pour pousser l’analyse, il faut ensuite calculer le résultat d’exploitation qui prend notamment en compte les écritures d’amortissement et de provision. A noter que l’EBITDA permet de déterminer la rentabilité brute des capitaux propres avec ce ratio : EBITDA / Capitaux propres.

A quoi sert l’EBITDA ?

L’EBITDA représente l’excédent (ou le déficit) directement lié au cycle d’exploitation de l’entreprise. Il permet ensuite de :

  • Payer les intérêts bancaires, et toutes les autres charges financières ;
  • Rémunérer les différentes parties prenantes de l’entreprise :
  • Réaliser des investissements dans l’entreprise.

Il est donc primordial que l’entreprise dégage un EBITDA positif. Un EBITDA négatif signifie tout simplement que l’entreprise n’est pas rentable. Si c’est le cas, il faudra comprendre d’où vient le problème. Deux solutions sont envisageables :

  • Le chiffre d’affaires n’est pas suffisant (prix de vente trop bas, volume de vente pas assez élevé) ;
  • Les charges sont trop élevées (charges fixes trop importantes, charges variables…)

Une fois cette analyse faite, il faudra mettre en place des mesures correctives.

Qu’est-ce que l’underlying EBITDA ?

Certaines entreprises calculent un indicateur complémentaire : l’underlying EBITDA. La différence avec l’EBITDA réside alors, en fonction des standards de l’entreprise, dans la prise en compte ou non de coûts non récurrents et ne relevant pas de la gestion opérationnelle ordinaire. Il peut s’agir des frais de restructuration, des produits issus de la vente d’actifs, des dépenses liées à un dommage matériel imprévisible, des frais liés à l’acquisition d’une société ou encore à l’introduction en bourse.

Donnez une note à cet article

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.