Ouvrir un institut de beauté

Dernière mise à jour le 10 mai 2023

Ouvrir un institut de beauté est souvent la concrétisation d’un parcours dans l’univers du bien-être. Après des études dans le secteur, ou des années d’expérience, créer son salon de beauté en indépendant marque le début d’une aventure dans l’entrepreneuriat. Toutefois, la décision doit être murement réfléchie : une analyse du marché et du secteur doit être menée à bien, avant d’entamer les formations de création.

Quelles sont les conditions requises pour ouvrir un institut de beauté ?

Il sera nécessaire d’avoir un diplôme ou une expérience dans le secteur. En matière de diplôme, le gérant devra avoir :

  • Un CAP (certificat d’aptitude professionnelle) ;
  • Ou un BEP (brevet d’études professionnelles).

Sinon, pas de panique, il est aussi possible d’ouvrir sans diplôme à condition de pouvoir justifier d’une expérience professionnelle de 3 ans comme gérant ou salarié d’un institut de beauté. Il faut toutefois être en mesure de le prouver en fournissant des documents justificatifs comme des fiches de paie ou des contrats de travail.

A noter que le stage de préparation à l’installation n’est plus obligatoire.

Comment ouvrir un institut de beauté rentable ?

L’étude de marché

Avant toutes choses, il est nécessaire de réaliser une étude de marché afin de connaître les attentes et les besoins des client(e)s, mais aussi d’étudier le marché et la réglementation. Le secteur est-il tiré par des gros acteurs? Quelle est la part de marché des réseaux de franchise? Les indépendants arrivent-ils à se démarquer? Côté client, quel est le profil type des clients d’instituts de beauté? Quelle est leur fréquence de visite? Quelles sont les prestations les plus demandées? Quel est le panier moyen d’un client?

Ces études devront être affinées au niveau local : les données ne seront pas identiques en fonction de la zone où l’on se trouve (centre-ville des grandes agglomérations, quartiers huppés ou populaires, milieu urbain ou péri-urbain…)

L’étude de concurrence

Parallèlement à cette étude, il faut s’intéresser aux concurrents déjà présents en réalisant une étude de concurrence. Combien y a t-il d’acteurs déjà présents dans la zone? Que proposent-ils en termes de prestations et de tarifs? Quels sont les avis des clients qui fréquentent ces lieux? La demande est elle intégralement pourvue ou n’est-elle pas au contraire entièrement satisfaite?

Une fois les réponses apportées, l’emplacement devra être choisi avec attention : dans la zone de chalandise la plus large possible (pour attirer un grand nombre de clients) tout en faisant attention aux concurrents déjà présents. S’ils sont en trop gros nombre, et que la demande semble satisfaite, il faudra sans doute chercher un autre endroit.

Le concept

Une fois ces éléments en tête, il sera nécessaire de se démarquer des instituts déjà présents. Cela passe par :

  • Le choix de l’ambiance et du design ;
  • Les tarifs ;
  • Le concept ;
  • Les prestations proposées.

Il est aussi possible d’ouvrir en franchise. Dans ce cas, le salon bénéficiera de la notoriété d’une marque afin d’attirer des clients. Elle pourra également compter sur l’appui d’un réseau, tant au moment de l’installation qu’au quotidien. En contrepartie, le franchisé devra s’acquitter d’un droit d’entrée et verser au franchiseur des royalties sur son chiffre d’affaires.

Le business plan, ou plan d’affaires

Le business plan est un document incontournable quand on créer son entreprise. Il permet non seulement d’avoir une ligne directrice et de bien définir le projet, mais aussi de présenter le projet aux différents investisseurs, notamment les banquiers. Il contient une description du projet, des motivations du dirigeant et éventuellement de son équipe, ainsi que les points clés de l’étude de concurrence et de marché. Les documents financiers suivants y figurent :

  • Compte de résultat prévisionnel faisant apparaître les produits et les charges ;
  • Bilan prévisionnel permettant de connaître le patrimoine de l’entreprise ;
  • Plan de financement initial indiquant les besoins et les ressources ;
  • Tableau de trésorerie prévisionnelle détaillant mois par mois pendant la première année les encaissements et les décaissements afin de connaitre le solde.

L’aménagement et l’agencement

Une fois la zone de chalandise définie, reste maintenant à trouver le local adéquat, en termes de taille, de travaux à prévoir et de budget. Si tous les critères sont respectés et que les clés sont enfin en poche, il faudra passer par la phase travaux/agencement/aménagement. En fonction du local repris, le travail sera plus ou moins considérable et comprendra l’installation des cabines, de l’espace d’accueil, des étagères, du matériel de caisse…La décoration de l’institut est également essentielle dans la mesure où il faut faire en sorte que les clients s’y sentent bien, mais aussi que les salariés puissent réaliser leur travail correctement.

Reprendre un fonds de commerce ou une société?
Vous n’avez pas envie de partir de zéro pour créer votre salon? Pourquoi ne pas vous tourner vers la reprise d’un fonds de commerce ou le rachat d’une société? Dans le premier cas, vous ne reprendrez que certains éléments d’actifs comme le matériel existant, le droit au bail et la clientèle. Dans le second, vous reprendrez toute la société dans son intégralité, c’est-à-dire aussi bien les actifs (stocks, créances, immobilisations) que les passifs comme les dettes, ainsi que les contrats de travail en cours.

Quelles sont les compétences nécessaires pour créer et gérer un salon d’esthétique ?

Le responsable de l’institut de beauté devra être capable de :

  • Attirer de nouveaux clients et fidéliser les anciens : cela passe par la mise en place d’actions marketing, la réalisation de promotions, la tenue d’un fichier clients, leur satisfaction… ;
  • Gérer le personnel : la gestion de l’institut ne peut pas se faire seul et il faudra recruter des salariés. Une fois les perles rares trouvées, il sera nécessaire de les fidéliser et de les motiver tout en gérant l’administratif (planning, contrat de travail, fiches de paie, déclarations sociales…)… De nombreuses règles doivent être respectées avec l’arrivée de salariés, notamment tout ce qui touche à leur santé et leur sécurité ;
  • Gérer le point de vente :
    • Suivre les stocks, les approvisionnements et la logistique ;
    • Négocier les tarifs avec les fournisseurs et choisir les produits qui seront utilisés ;
    • Suivre la marge de l’institut : limiter les dépenses, maximiser les recettes…

Comment financer l’ouverture de l’institut de beauté?

On ne va pas se mentir, ouvrir un institut de beauté requiert des besoins de financement importantes pour :

  • Acquérir un local (pas de porte ou droit d’entrée à payer) ;
  • Réaliser les travaux d’aménagement ;
  • Acheter le matériel ;
  • Installer les éléments de décoration ;
  • Constituer le stock de départ ;
  • Réaliser des dépenses de publicité afin de faire venir les premiers clients.

Tous ces frais doivent être compensés par des ressources en face. La première est l’apport du ou des associés, qui peut être en numéraire ou en nature. S’il est trop faible, il peut être complété par :

  • L’argent des proches (Love Money) ou celui d’inconnus (Crowdfunding)
  • Des prêts d’honneur octroyés par divers organismes.
  • Des subventions à la création d’entreprise ;
  • Des concours à la création d’entreprise ;
  • L’ARCE si le créateur bénéficie d’indemnités de Pôle Emploi.

Compte-tenu des besoins importants, le recours au prêt bancaire est souvent nécessaire. Il faudra dans ce cas présenter un business plan au banquier. C’est sur la base des résultats calculées, mais également de la solidité du projet, et de la motivation du porteur, que le banquier déterminera sa décision.

Quelles sont les démarches à accomplir pour ouvrir un institut de beauté ?

L’ouverture d’un institut de beauté nécessite la création d’une structure juridique. Les formalités dépendront de la forme juridique choisie.

Choix de la forme juridique

Compte tenu des investissements de départ et des revenus potentiels, mieux vaut choisir d’ouvrir sous forme de société. En effet, les entreprises ne semblent pas adaptées.

Tout d’abord, en auto-entreprise, le chiffre d’affaires est limité. La forme peut convenir pour une activité de moindre envergure, par exemple pour devenir esthéticienne à domicile. L’entreprise individuelle, autre forme d’entreprise, ne permet pas de distinguer le patrimoine personnel du patrimoine professionnel. Ainsi, en cas de dettes de l’entreprise, les créanciers peuvent se retourner contre le dirigeant de l’entreprise pour se faire rembourser.

Il est donc préférable de créer une société, comme une EURL/SARL, une SASU/SAS ou un SA. La forme choisie dépendra notamment de la volonté de s’associer ou non et du statut social du dirigeant (assimilé salarié ou travailleur non salarié).

Formalités de création

Les formalités de création sont, à quelques détails près, les mêmes pour toutes les sociétés :

  • Rédiger les statuts, acte constitutif de la société ;
  • Rédiger les documents annexes aux statuts : acte de nomination de la première gérance ou présidence et état des actes accomplis pour le compte de la société en formation ;
  • Choisir un nom de société, et éventuellement un logo ;
  • Ouvrir un compte en banque et y déposer le capital. Le créateur recevra un justificatif de dépôt de capital qu’il devra joindre au dossier de création ;
  • Publier un avis de constitution dans un journal d’annonces légales afin d’informer les tiers de la création de la société ;
  • Choisir les options fiscales ainsi qu’une date de clôture ;
  • Choisir le siège social ;
  • Compléter la liste des souscripteurs d’actions pour une SASU/SA ;
  • Compléter le registre des bénéficiaires effectifs ;
  • Eventuellement prendre une assurance ;
  • Pour le dirigeant, rédiger une attestation de filiation et de non condamnation et fournir une copie de la pièce d’identité.

Après avoir déterminé tous les éléments et réuni toutes les pièces justificatives, la création se fera sur le guichet unique de formalité des entreprises.

Quelles sont les règles à respecter pour ouvrir un institut de beauté ?

Une fois l’institut ouvert, de nombreuses règles devront être respectées :

  • L’institut de beauté est un établissement recevant du public. A ce titre, il doit respecter des normes en matière :
    • D’accessibilité aux personnes à mobilité réduite ;
    • De sécurité, notamment en ce qui concerne la prévention et la lutte des risques incendie.
  • Les prix doivent être affichés :
    • A l’extérieur : seuls les tarifs des 10 prestations les plus effectuées doivent être indiqués à l’extérieur ;
    • A l’intérieur : l’ensemble des prix doit être indiqué.
  • Des règles d’hygiène prévoyant la mise à disposition de sanitaires et d’un point d’eau ;
  • Réaliser une déclaration à la SACEM en cas de diffusion de musique ;
  • Se doter d’un logiciel de caisse certifié afin de lutter contre les fraudes fiscales.

A noter que certaines prestations ne peuvent pas être effectuées. C’est le cas :

  • De massages réservés aux masseurs-kinésithérapeutes. On parle dans le cas d’un institut de beauté de modelages. Ils n’ont pas de vocation médicale ou thérapeutique ;
  • Des épilations au laser ou à la lumière pulsée ;
  • De maquillage permanent ou semi-permanent sans formation ;
  • De l’utilisation d’appareils de bronzage, là encore sans formation préalable.

Bien entendu, comme pour toutes sociétés, des règles comptables, fiscales et juridiques devront être respectées (tenir une comptabilité, réaliser les déclarations fiscales obligatoires…)

Donnez une note à cet article

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.